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> Disjonction sacro-iliaque stabilisée avec deux vis courtes chez le chat : étude rétrospective sur 65 cas (2014-2022)

Kévin SCHREIBER
49125 Tiercé
Coauteurs : THIBAULT Alexandre / HAMON Martin / HAUDIQUET Philippe

Introduction

Les disjonctions sacro-iliaque (DSI) chez le chat sont classiquement stabilisées par la pose d'une longue vis de traction.[1-3] Une récente étude sur les DSI de chien a montré une meilleure stabilité obtenue avec deux vis courtes comparativement à une seule longue vis [4]. Notre étude rétrospective a pour but de décrire l'utilisation de deux vis corticales courtes comme technique de stabilisation des DSI chez le chat.

Matériels et méthodes

Les données médicales de l'ensemble des chats ayant eu une stabilisation chirurgicale pour DSI par deux vis corticales entre janvier 2014 et décembre 2022 sont collectées. Une réduction optimale de l'ilium est obtenue par palpation du bord caudo-dorsal de l'articulation sacro-iliaque, et alignement des surfaces auriculaires de l'aile iliaque et de l'aile sacrée (Figure 1).

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La réduction est maintenue avec un davier à pointe. Un repère pour le forage de la première vis est déterminé par l'intersection d'une droite verticale partant du 1ᵉʳ processus épineux du sacrum et d'une seconde droite partant du bord caudo-dorsal de l'articulation sacro-iliaque selon une angulation crânioventrale de 45° (Figure 2).

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Une angulation ventrale de 105° par rapport à la surface iliaque est maintenue lors du forage. Un trou de glissement iliaque est réalisé puis une vis de traction positionnée. Un deuxième forage est réalisé 3 mm caudalement au premier selon la même angulation et une vis de neutralisation positionnée. Le pourcentage d'ancrage dans le sacrum (PoSP) et le ratio de largeur du canal pelvien (PCWR) sont calculés. Un PCWR ≥ 1.1 étant considéré comme normal [2]. Un suivi clinique et radiographique à 2, 6 et 12 mois est planifié.

Résultats

Soixante-cinq chats sont inclus et soixante-dix-neuf DSI sont traitées, dont 14 sont bilatérales. Les deux mêmes tailles de vis sont utilisées dans 75 cas (2.0-mm dans 65 cas et 2.4-mm dans 10 cas). Une vis de traction de 2.4-mm et une vis de neutralisation de 2.0-mm est utilisé dans 4 cas. Le PoSP est de 46% (11% à 69%) pour les vis de traction et de 30% (8% à 55%) pour les vis de neutralisation. Le PCWR moyen en postopératoire immédiat est de 1.23 (0.97 à 1.45). Une pénétration partielle du canal vertébral est observée dans un cas (1/156). Quarante et un chats et 52 DSI sont réévalués à une médiane de 92 jours postopératoires (36 à 2503). Le PCWR moyen calculé lors du suivi est de 1.20 (0.93 à 1.43). Une complication relative aux vis de stabilisation de DSI est observée dans 5 cas (3 arrachages et 2 ruptures de la vis positionnelle dans chaque cas). Un PCWR de 1.15 à 1.32 est calculé pour ces cas. Une diminution du diamètre pelvien est observée dans 4 cas avec un PCWR de 0.93 à 1.07. Pour tous ces cas, une fracture concomitante du bassin est observée (ilium, acétabulaire, ou sacrée). La récupération fonctionnelle finale est considérée excellente dans 92% (47/51) et acceptable dans 8% (4/51) des cas.

Discussion

Soixante-cinq chats avec 79 DSI sont traités avec deux vis corticales courtes, dans notre étude. Le placement de deux vis dans le sacrum est possible chez le chat selon la technique décrite ici. Des vis plus courtes et de plus petit diamètre sont utilisées.[1-3] La longueur, le diamètre, l'angulation et le positionnement de ces vis a permis de limiter le risque de pénétration du canal vertébral (0.6%) comparativement à ce qui est décrit (7.6 à 12.5%) [1-3]. Le placement de deux vis [4] avec une angulation ventrale de 105°, permettant de traverser 4 corticales [5], offrent une meilleure stabilité de l'articulation sacro-iliaque. Le taux d'arrachage ou de rupture de vis dans notre étude (5%) est plus faible que ce qui est décrit (8.3 à 53%) [1,3]. Le diamètre pelvien est conservé (PCWR ≥ 1.1) [2] même lors d'arrachage ou de rupture de vis. Une diminution du diamètre pelvien est observée seulement lors de complications associées à une fracture concomitante du bassin.

Conclusion

Cette étude rapporte le plus grand nombre de cas de stabilisation de DSI chez le chat, par l'utilisation de deux vis corticales courtes. Cette technique semble au moins égale voire supérieure aux techniques précédemment décrites [1-3].

Bibliographie

  1. Shales C, Moores A, Kulendra E, White C, Toscano M, Langley-Hobbs S. Stabilization of sacroiliac luxation in 40 cats using screws inserted in lag fashion. Vet Surg. 2010;39(6):696-700.
  2. Pratesi A, Grierson JM, Moores AP. Single Transsacral Screw and Nut Stabilization of Bilateral Sacroiliac Luxation in 20 Cats. Vet Comp Orthop Traumatol. 2018;31(1):44-52.
  3. Rollins A, Balfour R, Szabo D, Chesvick CM. Evaluation of Fluoroscopic-Guided Closed Reduction versus Open Reduction of Sacroiliac Fracture-Luxations Stabilized with a Lag Screw. Vet Comp Orthop Traumatol. 2019;32(6):467-74.
  4. Hanlon J, Hudson CC, Litsky AS, Jones SC. Mechanical evaluation of canine sacroiliac joint stabilization using two short screws. Vet Surg. 2022;51(7):1061-9.
  5. Vaughn DP, Syrcle JA, Ball JE, Elder SH, Gambino JM, Griffin RL, et coll. Pullout strength of monocortical and bicortical screws in meta - physeal and diaphyseal regions of the canine humerus. Vet Comp Orthop Traumatol. 2016;29(6):466-74.
Pas de conflit d'intérêt déclaré.

> Prise en charge chirurgicale de luxations congénitales de type I du coude par ostectomie de la tête du radius : résultats à moyen et long terme chez 4 chiens.

Laura BONDONNY
69280 Marcy l'Étoile
Coauteurs : Audrey BELMUDES/Pablo RIVIER

Objectif

La luxation congénitale du coude de type I est rare chez le chien. L'objectif de cette étude est de décrire les résultats à moyen et long terme après prise en charge par ostectomie de la tête radiale (RHO).

Matériels et méthodes

Nous avons inclus les chiens présentant une luxation congénitale du coude de type I uni-/ bilatérale, traitée par RHO. Le suivi à long terme a été effectué par entretien téléphonique avec les propriétaires.

Résultats

Quatre chiens ont été inclus dont deux présentant une luxation bilatérale. L'examen orthopédique montrait une boiterie sévère, une amplitude articulaire limitée en flexion et une douleur à la manipulation du coude. Les examens d'imagerie (radiographies ou/et scanner) ont confirmé une luxation caudo-latérale de la tête radiale et une surface articulaire convexe de celle-ci. Tous les chiens ont présenté des complications mineures (sérome)à 15 jours postopératoire et une boiterie modérée jusqu'à un mois de suivi. Chez trois chiens, un suivi par imagerie, réalisées jusqu'à 6 mois, montrait une incongruence huméro-ulnaire et une prolifération osseuse proximalement au site d'ostectomie. Six mois après l'intervention, tous les propriétaires étaient satisfaits du résultat et signalaient de rares épisodes de douleur.

Conclusion

Il s'agit du premier rapport de traitement d'une luxation congénitale du coude par RHO bilatérale chez le chien. Cette option thérapeutique a permis d'obtenir des résultats satisfaisants 6 mois postopératoire. Ainsi, la RHO est indiquée dans les cas chroniques de luxation du coude où un remodelage sévère rend une réduction de la luxation impossible.

Pas de conflit d'intérêt déclaré.

> Prise en charge chirurgicale d'une fracture des métacarpes majeur et mineur droit chez un ara chloroptère

Coline LE GALL
37210 Vernou sur Brenne
Coauteurs : Erwan COLLET, Aurore FOUHETY, Jean-François BOURSIER, Pierre GUIGO, François WAUQUIER, Estelle ROUSSELET

Introduction

Une femelle Ara Chloroptère (Ara chloropterus) de 11 ans est référée en consultation spécialisée suite à un choc lors d'un vol, ayant provoqué une fracture de l'extrémité distale de l'aile droite. Aucun antécédent médical n'est rapporté. Son alimentation est basée sur un mélange de granulés P15, de graines, fruits et légumes.

Examen clinique et démarche diagnostique

À son arrivée, le ara est en état de choc, présente une note d'embonpoint de 4/5, et un examen général normal par ailleurs. Des radiographies révèlent une fracture ouverte et déplacée des métacarpes majeur et mineur de l'aile droite, associée à un oedème des tissus mous adjacents.

Traitement chirurgical et suivi

Une stabilisation médicale est entreprise, un bandage en 8 est apposé et la prise en charge chirurgicale par un montage orthopédique de type tie-in est prévue pour lendemain. Une prémédication au butorphanol (1mg/kg IM) et midazolam (1 mg/kg IM) est réalisée permettant l'intubation endotrachéale (4-0) puis l'induction et le maintien à l'isoflurane 2%. Un cathéter est placé à la veine basilique pour fluidothérapie (RL 10ml/kg/h) ; une antibiothérapie et métacam sont administrés. Les plumes sont retirées en regard des métacarpes et préparation aseptique de la zone d'abord. Un abord médial du métacarpe est réalisé par la zone de plaie. Une broche centromédullaire par voie rétrograde et deux broches bicorticales de part et d'autre du trait de fracture sont mises en place. Les radiographies post-opératoires montrent une résolution de la fracture et un montage en place. Un bandage en 8 est apposé. Le port de la collerette et une cageothérapie sont instaurés. Prescription au domicile d'acide clavulanique et amoxicilline, de méloxicam et de pentoxyfilline. Le suivi clinique et radiographique sur 8 semaines (figure 1) est favorable et permet le retrait du fixateur externe.

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Figure 1

 

Une ankylose du poignet avec réduction de l'angle d'extension à 110° est constatée. À 11 semaines, une nouvelle fracture sur le site précédent est mise en évidence. Une ostéosynthèse du métacarpe majeur par plaque est décidée avec le protocole anesthésique précédemment décrit. L'abord cutané est médial. La nouvelle fracture est mise en évidence. La fracture est réduite à l'aide de daviers réducteurs. Une plaque LCP 1,5 mm avec vis verrouillées sur le métacarpe majeur est mise en place. Les radiographies post opératoires confirment l'alignement des fragments et montrent la plaque en place. Un retour au domicile avec une collerette et un bandage en 8 pendant 7 jours est organisé. À 4 semaines post opératoire, la patiente se sert de son aile et la plaque est en place. Les contrôles cliniques et radiographiques jusqu'à 2 mois ont montré une amélioration de l'amplitude et de la mobilité de l'aile atteinte, avec maintien du matériel en place.

Discussion

Chez les oiseaux, la gestion des fractures du métacarpe majeur est complexe et dépend de la finalité choisie, avec un succès des résolutions chirurgicales inférieur à celui observé sur les autres os longs [2]. Lorsqu'une fracture du métacarpe mineur est associée, comme dans ce cas, le pronostic s'assombrit [2]. La pose de fixateur externe est alors nécessaire comme ce qui a été entrepris ici. Une nécrose avasculaire de l'extrémité de l'aile peut survenir lorsque l'artère ulnaire superficielle est affectée ; celle-ci se trouvant entre les 2 métacarpes [2]. Un bandage en 8 constitue l'option préférentielle lorsque le métacarpe mineur est intact. Cela impose une immobilisation complète pendant au moins 3 semaines entrainant l'ankylose et une contracture du patagium assombrissant le pronostic de vol [2]. Le Fixateur Tie-In utilisé est la combinaison d'un fixateur externe de type II et d'une broche intra-médullaire. Il permet une stabilité tridimensionnelle et des implants plutôt légers ce qui rend son utilisation courante chez les oiseaux [1]. L'utilisation de plaques pour l'ostéosynthèse chez les oiseaux est rare, dû au peu de tissu adjacent, au poids et à la petite taille de certains os [1]. L'utilisation de mini-plaques (1.0 à 1.3 mm) pour réparation de fractures radio-ulnaires est décrite chez les pigeons (Columba livia). Elle montre une bonne tolérance sur des oiseaux de 500 g [1]. L'utilisation de plaque chez des animaux de plus d'un kilo est possible ; avec des plaques adaptées comme dans le cas de ce patient qui a bénéficié d'une reprise chirurgicale semblant être fructueuse à 2 mois post opératoire [1][2]

Conclusion

L'intérêt de cet article réside dans le changement de montage chirurgical sur le même animal et la cicatrisation d'une fracture par reprise chirurgicale avec une plaque. La pose d'une plaque reste une technique toujours très peu utilisée dans le cas de fracture de l'aile chez des oiseaux et particulièrement pour des fractures métacarpiennes.

 

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Figure 2

Références

  1. Bernet M.B. et al. “Evaluation of Two Miniplate Systems and Figure-of-eight Bandages for Stabilization of Experimentally Induced Ulnar and Radial Fractures in Pigeons (Columba livia)”, J. Avian Med. and Surg., 2016
  2. Redig PT, Ponder J. Orthopedic surgery. In: Samour J, ed. Avian Medicine. 3rd ed. St Louis, MO: Elsevier; 2016:312-351.
Pas de conflit d'intérêt déclaré.

> Réduction percutanée et stabilisation de luxations sacro-iliaques à l'aide d'une vis canulée de 2,4 mm placée sous guidage fluoroscopique chez le chat : description, évaluation et résultats cliniques.

Mathieu JOURDAIN
44300 Nantes
Coauteurs : David FERNANDES /Bertrand VEDRINE /Olivier GAUTHIER

Introduction

La luxation sacro-iliaque (LSI) est une affection orthopédique traumatique fréquemment rencontrée chez le chat. Une gestion conservatrice peut être envisagée si les caractéristiques de la LSI le permettent, mais la gestion chirurgicale assure une récupération fonctionnelle plus rapide. La technique chirurgicale communément employée consiste en la mise en place d'une vis sacro-iliaque trans-articulaire en compression, à foyer ouvert. Le placement d'une vis canulée à foyer fermé sous fluoroscopie a été décrit chez le chat ex vivo pour stabiliser la réduction d'une LSI artificiellement induite. Ainsi, à notre connaissance, aucune évaluation clinique et radiographique, à moyen et long terme, de la stabilisation de la réduction de la LSI par une vis canulée placée sous fluoroscopie, n'est rapportée. L'objectif de cette étude rétrospective est de décrire une technique de réduction et de stabilisation des LSI chez le chat, de façon minimalement invasive sous fluoroscopie, par la mise en place d'une vis canulée de 2,4 mm et d'évaluer les résultats de cette technique à l'aide de radiographies postopératoires et d'un suivi clinique à long terme.

Matériels et méthodes

Dix-sept interventions ont été réalisées sur 11 chats sous guidage fluoroscopique. La stabilisation de la réduction de la LSI a été réalisée par des vis canulées de 2,4 mm (VOI-MOVORA, Zurich, Suisse). Les radiographies pré- et postopératoires ont permis d'objectiver le déplacement initial/la réduction de la LSI, le placement de la vis et son ancrage dans le corps vertébral de la première vertèbre sacrée (S1), le ratio des diamètres du canal pelvien (RDCP) et le ratio des largeurs des demi-canaux pelviens (RLDCP). Les radiographies réalisées en postopératoire à court terme ont permis d'évaluer les mêmes paramètres, lorsqu'elles étaient disponibles. Le résultat clinique à long terme a été évalué par un questionnaire adressé aux propriétaires, au moins 12 mois après l'intervention. Un test unilatéral de Wilcoxon pour données appariées a été utilisé pour comparer les résultats obtenus.

Résultats

L'âge et le poids étaient en moyenne de 3.3±2.6 ans et de 4.0±0.82 kg respectivement. Neuf chats présentaient des lésions pelviennes concomitantes. La médiane de réduction de la LSI était de 94.1% (IQR=13.9) et la médiane d'ancrage de la vis dans le corps vertébral de S1 était de 73.3 % (IQR=17.0) en postopératoire immédiat. Une vis est sortie du corps vertébral de S1 caudalement. À 7 semaines postopératoires, les pourcentages de réduction de la LSI (88.3%, IQR=20.1) et d'ancrage de la vis dans le corps vertébral de S1 (70.7%, IQR=12.8) ont significativement diminué par rapport au postopératoire immédiat (p=0.008 et p=0.013 respectivement), sans qu'aucun débricolage d'implant ne soit constaté. Le RDCP et le RLDCP, mesurés sur les radiographies postopératoires, montraient une restauration de la largeur du canal pelvien. Un excellent résultat fonctionnel à long terme a été rapporté par les propriétaires (durée moyenne du suivi postopératoire à long terme : 19±5 mois).

Discussion

Il s'agit de la première étude clinique décrivant le placement d'une vis canulée de 2,4 mm sous fluoroscopie avec un suivi à long terme chez le chat, l'utilisation de ce type de vis ayant déjà été décrit ex vivo. L'implant utilisé convient aux attentes postopératoires et une excellente récupération fonctionnelle est rapportée par les propriétaires. Le pourcentage de réduction de la LSI et l'ancrage de la vis dans le sacrum sont comparables aux valeurs rapportées dans la littérature. Néanmoins, les pourcentages de réduction de la LSI et d'ancrage de la vis dans le corps vertébral de S1 ont significativement diminué entre le postopératoire immédiat et le suivi à moyen terme. Les radiographies à 7 semaines n'ont pas été réalisées sous anesthésie générale, ce qui a pu être à l'origine d'un positionnement suboptimal et non identique à celui réalisé en postopératoire immédiat, impactant ainsi les mesures. De plus, un retour trop précoce à une activité physique durant la période de cicatrisation peut expliquer la diminution de la réduction observée. Cependant, aucun débricolage d'implant n'est rapporté. Une vis est sortie caudalement du corps vertébral de S1 malgré le recours à la fluoroscopie, ce qui a déjà été rapporté dans la littérature. Cela peut s'expliquer par le faible espace disponible pour l'insertion de la vis dans le corps vertébral, notamment en cas de LSI bilatérale, et la courbe d'apprentissage de la technique, ce qui renforce l'importance de maintenir un décubitus parfaitement latéral et de le vérifier par fluoroscopie.

Conclusion

La réduction percutanée et la stabilisation de LSI à l'aide d'une vis canulée de 2,4 mm placée sous guidage fluoroscopique est une technique efficace chez le chat. Cette technique a permis une bonne réduction, un ancrage optimal des vis dans le sacrum, évitant tout débricolage d'implant, et un excellent résultat fonctionnel à long terme.

Pas de conflit d'intérêt déclaré.

> Résultats de la prise en charge de 16 cas de luxations traumatiques de rotule chez le chien et le chat (2011-2021)

Clémentine BEYER
34070 Montpellier
Coauteurs : Julien BOULLENGER, Paul SERIOT

Introduction

Très peu d'informations sont présentes dans la littérature concernant la luxation traumatique de la rotule. N'étant pas induite par une anomalie conformationnelle son traitement chirurgical peut différer de celui des luxations développementales. L'objectif de cette étude rétrospective est de décrire la présentation clinique, le traitement chirurgical et les résultats cliniques des chiens et chats atteints de luxation patellaire traumatique. L'hypothèse est que le pronostic est bon à excellent avec un faible taux de complications dans la majorité des cas traités chirurgicalement.

Matériels et méthodes

Les dossiers médicaux des chiens et chats ayant subi une intervention chirurgicale entre 2011 et 2021 pour luxation patellaire apparue suite à un traumatisme observé ou fortement suspecté ont été examinés. Les cas présentant des résultats cliniques, chirurgicaux ou d'imagerie médicale compatibles avec une affection orthopédique concomitante ou signes de luxation patellaire développementale (profondeur insuffisante de la trochlée, mauvais alignement de la crête tibiale, déformation angulaire fémorale ou tibiale) ipsi ou controlatérale ont été exclus. Ont été recueillies les données démographiques, antécédents, résultats cliniques, anomalies radiographiques, le traitement chirurgical, complications et résultats. Des suivis à court (12 mois) ont été obtenus à partir de prise de contact téléphonique avec les propriétaires.

Résultats

11 chiens et 5 chats ont été inclus. L'âge médian était de 1,3 ans et le poids médian de 11,6kg. La luxation patellaire était dans la majorité des cas de grade 3 (12/16) et médiale (13/16). Aucune déformation angulaire tibiale ou fémorale n'a été identifiée sur les clichés radiographiques pré opératoires réalisés. Lors de l'exploration chirurgicale une lésion de déchirure / distension de la capsule articulaire est observée chez 15 patients et une lésion cartilagineuse trochléaire chez 5 patients. Une reconstruction des tissus mous parapatellaires (capsulorraphie) est réalisée chez tous les patients avec ajout d'une suture fabello-patellaire en nylon chez 12/16 patients. Trois patients ont présenté des complications majeures à court terme : une arthrite septique, deux récidives de luxations ayant nécessité une ré-intervention, et 2 patients ont présenté des complications mineures à long terme (développement d'arthrose). Une récupération complète sans boiterie a été rapportée chez 9 patients sous une médiane de 30 jours. Une récupération fonctionnelle sans récidive de luxation de rotule a été reportée chez tous les patients avec un suivi à long terme (médiane de suivi 86 mois).

Discussion

Le traitement chirurgical de la luxation patellaire traumatique avec uniquement reconstruction des tissus mous a permis une récupération fonctionnelle totale au long terme dans 77% des cas et une récupération acceptable dans 23% des cas, sans récidive au long terme (après la seconde chirurgie pour 2 patients). Les grades de luxation dans notre série étaient plus élevés que ceux décrits habituellement lors de luxation congénitale, l'orientation (médiale) et le taux de complications postopératoires étaient similaires. La majorité des patients présentait une rupture ou ou distension de la capsule articulaire et 31% des cas des lésions sur la trochlée, pouvant témoigner d'une origine traumatique. Aucune ostéotomie n'a été réalisée, en l'absence de signe de mal alignement ou de défaut du sillon trochléaire évalué subjectivement. Les limites principales de cette étude incluent sa nature rétrospective, le nombre modéré de cas, l'absence d'évaluation objective de la conformation trochléaire par imagerie.

Conclusion

La prise en charge chirurgicale de la luxation traumatique de la rotule moyennant reconstruction des tissus mous, avec ou sans suture fabello-patellaire et sans ostéotomie, a donné lieu à de bonnes récupérations fonctionnelles sans récurrence et peu de complications dans notre étude.

Bibliographie

  1. Roush JK. Canine patellar luxation. Vet Clin North Am Small Anim Pract. 1993 Jul;23(4):855-68.
  2. Roy RG, Wallace LJ, Johnston GR, Wickstrom SL. A retrospective evaluation of stifle osteoarthritis in dogs with bilateral medial patellar luxation and unilateral surgical repair. Vet Surg VS. 1992 Dec;21(6):475-9
  3. Cook JL, Evans R, Conzemius MG, Lascelles BDX, McIlwraith CW, Pozzi A, et al. Proposed Definitions and Criteria for Reporting Time Frame, Outcome, and Complications For Clinical Orthopedic Studies in Veterinary Medicine. Vet Surg. 2010;39(8):905-8
  4. Bosio F, Bufalari A, Peirone B, Petazzoni M, Vezzoni A. Prevalence, treatment and outcome of patellar luxation in dogs in Italy. A retrospective multicentric study (2009-2014). Vet Comp Orthop Traumatol VCOT. 2017 Sep 12;30(5):364-70
  5. Hayes AG, Boudrieau RJ, Hungerford LL. Frequency and distribution of medial and lateral patellar luxation in dogs: 124 cases (1982-1992). J Am Vet Med Assoc. 1994 Sep 1;205(5):716-20
Pas de conflit d'intérêt déclaré.

> Stabilisation des fractures de type salter harris IV du condyle huméral chez le chien par l'utilisation d'une vis « headless compression screw ».

Benjamin GODART
51100 Reims
Coauteurs : CARABALONA Julien et LEPERLIER Dimitri

Introduction

Les fractures du condyle huméral représentent 41% des fractures de l'humérus chez le chien [1]. Leur traitement chirurgical classique consiste en l'insertion d'une vis transcondylienne en compression associée à une broche anti-rotatoire ou une plaque [1,2]. L'utilisation d'une vis de type HCS (Headless Compression Screw) peut être une option dans le choix de l'implant chirurgical [1,3]. Cette vis offre de nombreux avantages dont une implantation précise et un impact minime sur les tissus environnants [1,3,4]. L'objectif de cette étude est de rapporter le suivi radiographique à court et long termes, ainsi que les complications, de fractures de type Salter Harris IV du condyle huméral traitées avec une vis HCS.

Matériels et méthodes

Les dossiers des chiens admis pour une fracture du condyle huméral traités avec une vis HCS entre 2009 et 2013 sont examinés. Le signalement, les données de l'examen clinique, les résultats des examens complémentaires, les radiographies pré- et post-opératoires immédiates ainsi que le suivi à court et long termes sont étudiés. Un questionnaire d'évaluation subjective est également soumis aux propriétaires. Après avoir abordé l'humérus distal, la fracture est réduite et maintenue à l'aide d'un davier à pointe. Une broche transcondylienne temporaire est placée de façon normograde. Son positionnement est contrôlé visuellement à son point d'entrée et par palpation à son point de sortie. Un forage à l'aide d'une mèche canulée est réalisée par-dessus la broche transcondylienne puis une vis HCS est finalement placée en compression (Figure 1).

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Résultats

Vingt et une fractures sont inclues dans l'étude, 17 concernent la partie latérale et 4 la partie médiale du condyle huméral. Les médianes d'âge et de poids sont de 18 semaines et 11,1 kg. Le Bouledogue Français est le plus représenté et 2 races Spaniel sont présentes. Six fractures sont traitées avec une vis de 2,4 mm et 15 avec une vis de 3,0mm. Onze réductions de fracture sont considérées comme parfaites et 8 bonnes. Un suivi clinique et radiographique est obtenu pour 18 fractures à court terme (22 à 69 jours) et pour 7 fractures à long terme (10 à 48 mois). À court terme, la cicatrisation osseuse est considérée comme acquise pour 12 fractures (Figure 2) et en cours pour 6.

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Au dernier contrôle à long terme, toutes les fractures sont consolidées. Une complication majeure est notée et consiste en la rupture de la broche anti-rotatoire et un débricolage partiel de la vis transcondylienne, sans incidence sur la réduction de la fracture et la clinique du chien. Tous les propriétaires ont répondu au questionnaire final d'évaluation subjective et tous sont satisfaits de l'intervention et la recommanderaient.

Discussion

Les vis HCS offrent plusieurs avantages par rapport aux vis corticales placées en compression. Le placement de la vis est plus précis et leur moindre impact sur les tissus environnant, de par l'enfouissement de la tête sous la cis-corticale, offrent un meilleur confort pour le patient. L'insertion de la vis est facilitée en chirurgie ouverte ou sous fluoroscopie par ses aspects auto-forant, auto-taraudant et canulé. [1,4,5] Dans notre étude, une seule complication majeure est observée impliquant un débricolage partiel de la vis. Aucune rupture d'implant n'est cependant observée. Ce résultat est comparable aux précédentes études s'intéressant aux propriétés biomécaniques des vis canulées et des vis corticales. [1,5]. L'utilisation des vis HCS semble donc être une bonne option dans le traitement des fractures du condyle huméral. Compte tenu de sa nature rétrospective, cette étude comporte plusieurs limites dont le manque de standardisation du suivi radiographique et le faible nombre de cas. Des mesures objectives à l'aide d'un plateau de marche auraient également pu être pertinentes.

Conclusion

Les vis HCS représentent un implant alternatif intéressant dans la stabilisation chirurgicale des fractures du condyle huméral chez le chien. Un faible taux de complication associé à de bons résultats cliniques fonctionnels sont observés. Des études ultérieures sont toutefois nécessaires afin de préciser les avantages cliniques de l'utilisation de ces vis comparativement aux autres implants dans le cadre du traitement des fractures du condyle huméral.

Références

  1. Rochereau P, Diop A, Maurel N, Bernarde A. Biomechanical Comparison of 4.0-mm Short-Threaded Cannulated Screws and 4.0-mm Short-Threaded Cancellous Screws in a Canine Humeral Condylar Fracture Model. VetSurg. 2012;41(6):1-8.
  2. Cook JL, Tomlinson JL, Reed AL. Fluoroscopically Guided Closed Reduction and Internal Fixation of Fractures of the Lateral Portion of the Humeral Condyle: Prospective Clinical Study of the Technique and Results in Ten Dogs. VetSurg. 1999;28(5):315-321.
  3. Lewis DD, Elkins AD, Oakes MG. Repair of a Salter IV Physeal Fracture of the Humeral Condyle in a Chow-Chow Using a Cannulated Screw.VCOT. 1991;4:140-143.
  4. Bulut T, Gursoy M. Isolated Medial Malleolus Fractures: Conventional Techniques Versus Headless Compression Screw Fixation. JFAS. 2018;57(3):552-556.
  5. Gonsalves MN, Jankovits DA, Huber ML, Strom AM, Garcia TC, Stover SM. Biomechanical comparison of 3.0 mm headless compression screw and 3.5 mm cortical bone screw in a canine humeral condylar fracture model.VCOT. 2016;29(05):353-360.
Pas de conflit d'intérêt déclaré.